Lors de mon séjour en Egypte, j’ai rencontré une formidable gynécologue égyptienne qui exerce son métier avec beaucoup d’amour.  Disponible et serviable, ce docteur a pris le temps de m’informer sur la pratique obstétricale en Egypte. A ma grande surprise, elle parlait également l’anglais et le français, 😊 ce qui a nettement facilité notre entretien !

La gynécologue qui m’a reçue dans son cabinet exerce en ville, dans la capitale du pays. La pratique obstétricale peut varier entre la zone urbaine et la zone rurale.

Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de rencontrer de sages-femmes, malgré maintes recherches. Je me suis demandée si ce métier existait dans ce pays…En Egypte, les gynécologues sont principalement les acteurs dans le suivi de la grossesse et lors de l’accouchement. A l’hôpital, des infirmières les assistent.

Nous avons abordé divers sujets, voici ce que j’ai retenu de notre échange :

Parmi les pratiques courantes :

  • L’accouchement peut avoir lieu à l’hôpital ou à domicile.
  • Lors de l’accouchement à l’hôpital, la position gynécologique est favorisée. Cela dit, lors de partage de témoignages et de récits d’accouchements, quelques mamans françaises expatriées m’ont confié avoir pu exceptionnellement choisir d’autres positions. J’ai compris que c’était exceptionnel et non habituel.
  • Le retour à domicile a lieu assez rapidement : lors d’un accouchement par voie basse, la maman reste à l’hôpital 6 heures en observation, après son accouchement.  Si la surveillance s’est bien déroulée et que tout va bien, la maman pourra rentrer chez elle.  En cas de complications, la nouvelle accouchée restera un peu plus longtemps. Après un accouchement par césarienne, la  maman reste en observation entre 12 et 24 heures.
  • A la naissance, le bébé est directement lavé et habillé.
  • Après l’accouchement et à l’aide d’un long tissu, un resserrage du ventre de la maman est réalisé.
  • Il n’y a pas de soins post-partum effectués à domicile sauf si une situation urgente le nécessite. Dans les situations normales, ce sont les familles qui prennent la relève.
  • La rééducation du périnée n’est pas répandue.

J’étais curieuse d’en connaitre davantage sur les rites égyptiens, la gynécologue et sa maman m’ont fait découvrir les rites traditionnels autour de la naissance.

Le Soubou’ :

Le Soubou’ est une fête organisée à l’occasion d’une naissance. Celle-ci a lieu le 7ème jour.

En arabe, le chiffre 7 se dit Sab’a (سبعة) d’où l’appellation dérivée de Soubou’.

Durant cette fête, différents rites et chants sont effectués et des friandises sont distribuées aux invités.

L’alimentation post-partum :

Parmi les aliments proposés à la nouvelle accouchée :

«  Il faut remplacer l’enfant par le poulet »

  • Pour reprendre des forces et de l’énergie, la maman va manger un poulet entier par jour et cela durant plusieurs jours. Le poulet peut être mangé en plusieurs fois durant la journée.
  • Pour favoriser la montée de lait, la nouvelle accouchée prendra une boisson chaude, riche en protéines et assez grasse que l’on nomme le Moughid.

J’ai d’ailleurs eu l’occasion de consommer du Moughid ; la maman de la gynécologue rencontrée m’en a gentiment préparé. Je parlerai plus en détails de cette boisson, à travers d’autres supports.