Lors d’un déplacement aux Pays-Bas, j’ai fait la rencontre d’une kraamzorg.

Littéralement, kraamzorg signifie « soins de maternité » mais au quotidien, une kraamzorg désigne une personne qui accompagne les nouveaux parents, durant les 8 premiers jours du post-partum, dès le retour de la maternité.

Trois années de formation sont nécessaires pour devenir Kraamzorg.

Delphine, la kraamzorg que j’ai rencontrée à Amsterdam, m’a expliqué en quoi consistait son métier.

La kraamzorg est présente lors de l’accouchement et assiste la sage-femme.

Aux Pays-Bas, les nouvelles mamans sortent de la maternité, seulement quelques heures après leur accouchement.

Dès le retour à la maison des parents et de l’enfant, la kraamzorg entre en fonction et doit faire preuve d’une grande polyvalence ; elle s’occupe de certaines tâches de la vie quotidienne telles que la préparation du repas, le nettoyage de certaines pièces de la maison mais pas seulement… elle s’occupe également du nouveau-né, surveille quelques paramètres médicaux, soutient l’allaitement, conseille et informe les parents mais surtout se montre particulièrement attentive et fort à l’écoute des besoins de la famille.

Il existe des kraamzorg hospitalières et des kraamzorg libérales. Ces dernières sont celles qui passent environ 6 heures par jour, au domicile des parents et les soutiennent au quotidien jusqu’au huitième jour.

Ce métier est (encore) méconnu en France et en Belgique, ce qui est regrettable, car la kraamzorg est une aide essentielle et permet aux parents de ne pas se sentir abandonnés après la sortie précoce de la maternité. En Belgique, de nombreux parents avouent se sentir perdus, seuls et livrés à eux-mêmes en quittant l’hôpital, ce qui crée chez eux, de l’anxiété et engendre la peur « de mal faire ».

Dans les sociétés traditionnelles, la présence des familles (notamment de la mère, de la grand-mère, des tantes etc.) auprès de la nouvelle-accouchée est encore relativement ancrée dans les mœurs et constitue un réseau de soutien important pour la nouvelle maman.

Delphine, la kraamzorg que j’ai rencontrée, a co-écrit un livre intitulé : Un post-partum en douceur*. Elle y présente son métier, son rôle auprès des parents et raconte son quotidien, elle n’a pas manqué d’y glisser des conseils mais aussi quelques recettes.

Aux Pays-Bas, toute personne résidente et qui possède une assurance a la possibilité de faire appel à une kraamzorg, au moment du post-partum ; cela fait partie du forfait de base de toutes les assurances.

Je m’interroge donc : Comment pourrions-nous exporter en France et en Belgique le modèle hollandais des kraamzorg, appelées aussi « aide-mamans » ?

Livre* : Un post-partum en douceur. Delphine Petit-Postma & Marion Joseph Éditions du Rocher (2022)