Après plusieurs mois d’absence, me voilà de retour !

En effet, je n’ai plus rédigé d’articles depuis un long moment. La crise sanitaire nous a tous bousculés et certains projets ont malheureusement dû être interrompus.

Cela dit, durant plusieurs semaines, j’ai eu la possibilité d’exercer mon métier en région parisienne en tant que remplaçante ; j’effectuais des consultations en cabinet mais aussi à domicile. Cette expérience m’a permis de découvrir l’activité d’une sage-femme libérale à Paris. 

Durant mon activité, 3 choses m’ont interpellée :

1) La demande IMPORTANTE en région parisienne

La sage-femme est énormément sollicitée tant pour des consultations au cabinet que pour les visites à domicile. De nombreuses annonces d’emplois proposent des remplacements ou des collaborations entre sages-femmes afin de pouvoir répondre à la demande et aux besoins des patientes. 

Le rythme journalier peut être assez soutenu dans les zones et les communes où la sollicitation est importante et où peu de sages-femmes exercent ; c’était le cas de la commune où j’exerçais.

2) Les consultations gynécologiques de la sage-femme libérale

Les compétences de la sage-femme française sont variées.

En plus des consultations échographiques, du suivi de grossesse, de la préparation à la naissance, de l’accompagnement postnatal ou encore de la rééducation du périnée, la sage-femme libérale française propose des consultations gynécologiques en dehors de la grossesse.  En effet, la sage-femme peut accompagner en consultation les jeunes adolescentes ainsi que les femmes jusqu’à leur ménopause. J’ ai été agréablement surprise de découvrir ce nouvel aspect de la profession. En Belgique, ces consultations sont réservées au gynécologue.

3) La découverte, la prise de conscience et le cri d’alarme autour du périnée

Quelques semaines après l’accouchement, la sage-femme qui souhaite pratiquer cette discipline, propose à la mère d’effectuer de la rééducation périnéale. Lorsque ces séances  sont terminées, le kiné propose de la rééducation abdominale.

La sage-femme que j’ai remplacée proposait, parmi ses activités, de la rééducation périnéale.

J’ ai été interpellée par le grand nombre de femmes  qui me disaient « Je ne connaissais pas le périnée » ou encore «  On ne nous parle pas périnée. C’est vraiment dommage ! On entend parler du périnée après l’accouchement ou seulement lorsqu’un problème survient ».

D’autre part, Je me suis aussi rendu compte que nombre de femmes accordent peu d’intérêt aux séances de rééducation qui leur sont proposées. Pour ces femmes, la prise de conscience de l’importance d’une rééducation du périnée a souvent lieu lorsque des problèmes d’incontinence urinaire apparaissent.

Face à ces deux constats, il me semble nécessaires de développer davantage l’information et la sensibilisation autour de cette zone du corps qui semble encore assez  méconnue. 

Le périnée

Le périnée est un ensemble de plusieurs muscles qui constituent le plancher pelvien et qui permettent de soutenir les organes génitaux chez les femmes mais aussi chez l’homme ( eh oui.., les hommes ont aussi un périnée !).

Il ressemble à une forme de hamac vu de profil et de losange, vu de face.

Chez la femme, le périnée est accroché à l’avant par le pubis et va en longueur jusqu’au coccyx (à l’arrière). De chaque côté, il est relié en largeur aux ischions.

Le périnée entoure 3 orifices : l’urètre, le vagin et l’anus.

Le périnée joue un rôle primordial dans la fonction de continence, c’est-à-dire au maintien de l’urine et des selles lorsque le périnée se contracte. Il intervient lors des rapports sexuels et participe aussi au maintien de notre posture. Le périnée est également sollicité lorsque nous portons des charges lourdes mais aussi lors d’une toux, d’éternuements ou encore de fou rire.

Les femmes découvrent et prennent souvent conscience de leur périnée lors d’une grossesse ou après un accouchement.

En effet, lors de ces périodes, le périnée s’affaiblit à cause du poids et des pressions exercées sur lui. Avoir un périnée faible en tonicité peut avoir des conséquences telles que l’incontinence (fuite urinaire ou fécale) ou encore un prolapsus ( descente d’organes). L’incontinence urinaire est un phénomène assez fréquent et beaucoup plus fréquent que l’incontinence fécale.

C’est pourquoi, il est nécessaire de faire de la rééducation du périnée en période postnatale.

Cela va permettre de:

  • tonifier à nouveau le périnée afin qu’il puisse contrecarrer les pressions exercées sur lui et ainsi continuer à maintenir les organes en hauteur.
  • apprendre les éléments essentiels qui favorisent son entretien au quotidien

La rééducation périnéale est accompagnée d’une rééducation abdominale. En effet, le renforcement des muscles de la sangle abdominale joue un rôle essentiel dans la statique, la respiration mais aussi dans la protection du périnée.

Pour conclure, je dirai que la pratique quotidienne du sport permet de conserver et tonifier nos muscles. Il faut retenir que, de la même manière, il est tout aussi important d’entretenir au quotidien son périnée afin de maintenir sa bonne tonicité.